À N’Djamena, la lumière de l’après-midi étire les ombres et répand en cette saison une nuance paresseuse et presque stridente. Sur le mur laiteux, dont la peinture caille, les formes devenues graphiques semblent pour ainsi dire figées dans une pâleur de statue qui rappelle les hivers de mon enfance — bien loin d’ici. Le temps est retenu, comme sédimenté dans une mémoire tendre, à peine mélancolique.