Il était plus facile de photographier cette libellule que ses sœurs en vol. Immobile, immortalisée, la pose est prise pour l’éternité. L’insecte rutile encore de quelques feux, démentant le gris triste des carreaux du sol. Les élytres ne vibreront plus, son vol ne dessinera plus les arabesques qu’elle exécutait autrefois. De ce fétu désormais sans poids, dos à la céramique et à l’envers du ciel, ne subsiste que cette fatale et injuste évocation et l’or de sa parure s’endormira avec elle dans l’abîme de sa royauté aérienne.